Restauration d’un cabinet anglais de la fin du XVIIeme, début XVIIIeme, en placage de noyer, et érable, avec cette marqueterie si particulière en libres arabesques, dite seaweed parce qu’elle évoque les algues du fond de la mer.
La marqueterie anglaise dite « seaweed » est traditionnellement associée aux ébénistes hollandais et flamands actifs dans la seconde moitié du XVIIe siècle, et plus particulièrement à Gerrit Jensen. En effet, lorsque le prince Guillaume d’Orange III accède au trône d’Angleterre en 1689, il est accompagné de ses ébénistes. Par la suite, les persécutions religieuses sur le continent en font venir d’autres. Ces artisans vont donner naissance à un style spécifique, correspondant à la période du règne de William & Marie (jusqu’en 1702) et qui perdure sous celui de la reine Anne (1702-1714). Les meubles réalisés à cette époque conservent la forme du cabinet hollandais, mais leur taille est réduite pour s’adapter aux dimensions des pièces en vogue, bien que ce modèle reste relativement imposant.
Voici deux sources présentant des cabinets de la même époque, ornés de marqueterie et de bronzes similaires.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/204655
https://collections.vam.ac.uk/item/O299213/cabinet-unknown/#object-details
Constat d’état
Bien que ce meuble ait semblé en bon état, il présentait plusieurs défauts majeurs, principalement concentrés sur les deux vantaux. La structure de ces panneaux avait travaillé, provoquant des fissures, des décollements et des manques de placages, au point de laisser apparaître le jour à travers un panneau. Le piétement et le bâtis étaient en bon état structurel, à l’exception de quelques manques de placages, de petites déformations et d’un léger chanci générale.
La restauration
Un traitement de régénération et de réhydratation des colles des panneaux a été réalisé sous vide. Les manques de placages ont été restitués par du placage raclé, poncé et mis à la bonne épaisseur en contre-parement avant collage à la colle protéinique. Le vernis a ensuite été régénéré avant d’appliquer une nouvelle couche de gomme laque au tampon. Les bronzes ont été nettoyés par ultrasons. Les vantaux ont été ajuster afin de pouvoir les fermer correctement.
