La commode sauteuse a semble t-il été inventée sous le style régence, entre 1705 et 1730, par l’ébéniste Charles Cressent, et va se généraliser ensuite dans le style Louis XV. Elle se compose seulement de deux tiroirs ou deux rangs de tiroirs. Le corps doit être surélevé sur des pieds galbés mi-haut, la moitié de la hauteur du meuble devant être prise par le corps, l’autre moitié par les pieds. L’observateur a ainsi l’impression que le meuble possède des pattes lui permettant de sauter comme une grenouille. La largeur offre des formes droites, galbées ou en arbalète. Le plateau en marbre suit la ligne de la façade et des côtés. Une traverse horizontale sépare chaque tiroir, celle du bas est ornée d’un cul-de-lampe garni de bronze.

Cette commode est en hêtre massif pour ce qui est du bâti et elle est plaquée de bois de rose encadré de bois de violette. Les trois traverses de façade sont plaquées de satiné.
Constat d’état
A son arrivée à l’atelier cette commode présentait un gros problème majeur, plus rien ne se tenait en place. Tous les assemblages et les collages étaient complètement désolidarisés les uns des autres et les pieds arrière étaient complètement décollés des panneaux de côtés. Il y avait aussi pas mal de manques de placage, dû justement au fait que le bâti était en mauvais état.

Côté droit avant restauration 
Côté gauche avant restauration 
Arrière avant restauration 
Pied arrière décollé 
Pied arrière décollé 
Pied arrière décollé 

Manque de placage d’amarante 
Sabot avant restauration 
Chute avant restauration 
éclat de placage 
éclat de placage 
Placage arraché et mauvaise greffe de placage 
Manque de placage 
Manque de placage 
Manque de satiné 
Manque de satiné 
Manque de placage 
Plusieurs manques de placage 
Avant restauration 
Cul-de-lampe 
Manque de placage et ancienne restauration 
Eclats de placage 
Entrée de serrure avant restauration 
Manque de bois de violette 
Manque de bois de violette 
Fond de tiroir avant restauration 
Manque de bois de violette 
Ancien flipot en hêtre 
Manques de placages 
Fond avant restauration 
Cheville de traverse arrière 
Montage en queue d’aronde à l’avant
Restauration
Pour commencer, il a fallu démonter entièrement le meuble. Ça n’a pas été très difficile, la moitié du travail était déjà fait. Une petite surprise que j’apprécie énormément : une petite preuve du passage d’un ancien collègue avec cette inscription à peine lisible » Restauré en 1881 le 11 Août ». Le démontage permet au passage d’identifier quelques traces d’outils et d’observer d’anciennes restaurations.


Après le démontage j’ai recollé les pieds arrière aux côtés. Puis j’ai réalisé une infiltration et un recollage sous vide en ayant effectué au préalable les greffes de placage manquant en prenant soin de les racler, de les poncer et de les mettre à la bonne épaisseur pour ne pas avoir à les reprendre lorsqu’elles seront collées. J’ai effectué la même chose sur les façades de tiroir. Pour les traverses j’ai recollé le placage de façon traditionnel à la cale chaude et au serre-joint.
Avant de procéder au recollage de la caisse, les panneaux ont été remis à la bonne largeur en collant une pièce de bois de chaque côté pour que celle-ci soit prise en rainure et ne se voit pas. Le bâti a été recollé à la colle de poisson.

En cour de démontage 
Après démontage 
Après démontage 
Traces de fer à dent à l’arrière du placage de satiné 
Recollage du placage des tiroirs 
Recollage du placage des traverses 
Recollage du placage des côtés 
Recollage sous vide 
Greffe de sapin pour combler une fente sur le côté gauche 
Recollage de la caisse 
Décapage
L’ancien vernis a été ensuite décapé avec un décapant permettant de retirer simplement la pellicule de vernis sans toucher aux pores du bois, ce qui permet de garder l’ancien rempli. Les greffes ont ensuite été oxydées, puis j’ai appliqué un vernis au tampon avec une recette à base de sandaraque, d’élémi, de mastic en larmes et de gomme laque incolore. Une recette de vernis trouvé dans un ouvrage de la fin du XIXème siècle.

Placage arraché et mauvaise greffe de placage 
Greffe de bois de violette sur le montant gauche 
Greffe de placage sur le montant gauche après restauration


Après restauration 
Côté gauche après restauration 
Côté droit après restauration 
Greffe après restauration 
Greffe après restauration 
Après restauration 
Après restauration 
Sabot après restauration 
Après restauration 
Chute après restauration 
Après restauration 
Greffe du montant droit après restauration 
Après restauration
Vous pourrez apercevoir quelques étapes de la restauration de cette commode dans la vidéo suivante…
Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/


C est merveilleux, ici j ai le bureau du directeur des prêts de la banque Lyonnaise. Bureau semblable à celui de Charles de Gaulle. J aimerais savoir comment nettoyer les bronzes sur les sabots, les poignées, serrures et coin du bureau. Moi le dessus du bureau est en cuir bordé d or. Est il semble être en même essence de bois que le vôtre. Je vais débuter la rénovation cette hiver. Merci c est encourageant de voir votre résultat. Vous faites de l excellent travail.