Restauration d’une commode d’époque transition bâti en sapin et chêne et plaquée de bois de rose avec un encadrement de filets de charme blanc et teint en vert avec une bande de satiné entourée d’amarante. Le médaillon central est en placage de satiné assemblé en fougère. L’estampille et la JME se trouvent en bas du pied arrière gauche.
André-Antoine Lardin (1724 – 10 août 1790), obtint sa maîtrise le 1er Juillet 1750 et s’installe rue de Charenton à l’enseigne « au Bois de Boulogne » Il y travaille jusqu’en 1770, date à laquelle il déménage pour s’établir rue Saint Nicolas. Sa production est considérable. Ses meubles de tous styles (Louis XIV, Régence, Louis XV, Transition, Louis XVI) sont de très belle fabrication, aux formes et décors classiques. A côté des secrétaires, bureaux, tables, chiffonniers…, il a laissé un nombre impressionnant de commodes, ornées de placage de bois de rose ou de bois de violette d’une qualité exceptionnelle et marquettées de feuilles ou d’ailes de papillon à encadrement sombre de palissandre. La caractéristique de Lardin était son estampille apposée en très grandes lettres, de façon énergique, sur plusieurs endroits du même meuble. Ses deux fils, André-Antoine II et Louis François collaborent avec lui et c’est Louis François qui lui succédera rue Saint Nicolas.
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 2008
Cette commode a subi une restauration assez dommageable, en effet, les fonds de propreté et le fond de dessous ont été remplacés par des panneaux de médium de 5mm. Il y a quelques greffes de placage assez maladroites et surtout le plateau est fendu sur toute la longueur et est déformé de un centimètre en son centre.
La restauration a consisté à restituer les fonds en médium par des fonds en sapin. Les quelques mauvaises greffes ont été changées, les manques de placages ont été comblés. Et surtout le placage du plateau a dû être déposé afin de redresser par un choc thermique l’âme de celui-ci afin de conserver les magnifiques traces d’outils découvertes sous le placage. Le plateau a ensuite été alésé par une bande de sapin massif afin de lui redonner ses dimensions d’origine. Le placage a ensuite été repoussé et recollé à la colle chaude. La structure des côtés puis l’ensemble des surfaces plaquées non déposées ont été recollées par infiltration de colle sous vide.
La commode a ensuite été décapée et vernis au tampon incolore. Les bronzes ont été nettoyés par ultrason.
Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/
Troisième fois que je relis le détail de cette restauration…. Quel travail ! Là, c’est de l’art, avec un grand « A ». Dommage que votre atelier soit loin de chez moi, j’aurais aimé vous rencontrer. Avec toute l’admiration d’un amoureux du bois amateur….
Vous êtes le bien venu!
Magnifique restauration , vous êtes un MAITRE ARTSAN digne de cette qualification . Boujouy
Merci. Et encore merci pour ces belles planches d’amante
Merci encore une fois pour le partage de ces belles photos, et je reste véritablement admiratif de votre travail.
Merci beaucoup