Ce secrétaire d’époque Louis XVI estampillé par Martin Ohneberg, chef-d’œuvre de sobriété et de raffinement, présente une structure en bois massif habillée de bois de rose et d’un somptueux placage de satiné rubané, dont les veines dorées et sinueuses apportent éclat et profondeur. L’ornementation est sobre mais précieuse : des encadrements de bronze ciselé, délicatement fleuris, soulignent les lignes nettes du meuble, typiques du goût néoclassique.

Martin Ohneberg
D’origine germanique, Martin Ohnerberg (1738 – ?) fut actif à Paris dans les dernières décennies du XVIIIᵉ siècle, notamment sous le règne de Louis XVI. Reçu maître ébéniste le 7 juillet 1773, il s’inscrit dans la grande tradition du mobilier parisien, caractérisée par une recherche d’élégance, de rigueur architecturale et de raffinement des matériaux.
Installé rue du Faubourg-Saint-Antoine, quartier historique des artisans du bois, Ohneberg réalise principalement des meubles de style Louis XVI. Son travail se distingue par une grande maîtrise du placage de bois précieux — satiné, amarante, bois de rose — ainsi que par l’usage raffiné de bronzes ciselés pour souligner les lignes pures de ses œuvres.
Ses productions couvrent une large variété de meubles d’ébénisterie influencés par le retour à l’antique initié dans les années 1760-1770, mettant en avant la symétrie, la simplicité élégante, et l’ornementation discrète. Il excelle particulièrement dans la fabrication de meubles à abattant, dont l’équilibre entre fonctionnalité et esthétique est remarquable.
La Révolution française met un coup d’arrêt brutal à la carrière de nombreux ébénistes, et les traces de Martin Ohneberg disparaissent après 1790. On suppose qu’il dut cesser son activité dans ces années troublées, comme beaucoup d’artisans liés à la clientèle aristocratique.
BIBLIOGRAPHIE
- Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 1989

Constat d’état
À son arrivée à l’atelier, le meuble montrait les stigmates du temps : placages décollés ou manquants, bronzes ternis, usure du vernis ancien, fissures sur les côtés les portes et l’abattant.














La restautation
- Démontage et nettoyage : Chaque élément de bronze a été soigneusement démonté pour un nettoyage à la vapeur base pression, sans agresser la dorure d’origine. Puis ils ont été soigneusement rangé en établissant leur exacte position afin de les remonter à leur emplacement d’origine.
- Consolidation et marqueterie : Les placages décollés ont été recollés avec de la colle chaude selon les besoin et l’ensembles des surfaces plaquées ont été réhydraté par infiltration de colle. Les anciennes restauration en acajou ont été remplacé par des greffes en satiné, raclé, poncé et mis à la bonne épaisseur en contre parement avant collage. Les fentes ont été bridées en contre parement.
- Restauration des serrures : Les mécanismes d’ouverture ont été démontés, nettoyés et lubrifiés.
- Finition : Après nettoyage l’ancien vernis gomme laque à été régénéré avant d’être repris avec une gomme laque incolore.
















