Bonheur du jour par Guillaume Cordié

Ebénisterie Mathieu Vath

Petite restauration d’entretien pour ce bonheur du jour Transition en placage de bois de rose estampillé du maître de ce type de bureau Guillaume Cordié.

Une simple restauration d’entretien pour ce bureau. Recollage de quelques cloches de placage, reprise d’oxydation, réintégration chromatique et reprise du vernis au tampon

Estampille G.CORDIE

Guillaume Cordié

Né vers 17331, Guillaume Cordié travaille comme artisan libre avant d’obtenir ses lettres de maîtrise le 18 juin 1766. Il s’établit rue de Charonne et y restera jusqu’à sa mort. Ses oeuvres, de belle qualité et aux proportions harmonieuses, sont pour la majorité de style Transition et Louis XVI. Il semble qu’il ait beaucoup oeuvré pour les marchands merciers et confrères ébéniste tel que Migeon et Boudin.

Après être tombé malade il mourut le 26 novembre 1786, à 53 ans, sa veuve Marie-Madeleine Courtois, garda le même atelier jusqu’à la Révolution. Elle se retira ensuite des affaires et finit ses jours quai des Célestins, le 17 juin 1800, dans sa soixante-dixième année.

Archives nationales : Châtelet de Paris. Y//9306/A-Y//9334. Registres des jurandes et maîtrises des métiers de la ville de Paris (1585-1790)

Le Maître des bonheur-du-jour

Ont peux ainsi considérer Cordié comme le « Maître » des bonheurs-du-jour ou « tables à gradin », comme ils sont appelés dans son inventaire. Il semblerai qu’il adopta une formule qui lui est bien propre et qui s’étend sur une quinzaines d’années, jusque vers 1780. C’est bonheurs-du-jour sont tous semblables, mesurant approximativement 1 m de haut sur 0,65 m de longeur et 0,45 m de profondeur. Ils sont plaqués d’un frisage de bois de rose qu’un filet de buis sépare d’un encadrement de bois de violette, de rose ou d’amarante. Il présente deux parties, la partie supérieure est constituée par un gradin fermé par deux volets coulissant sous lesquels ouvre une niche centrale flanquée de deux ou trois petits tiroirs d’on l’un est muni d’un écritoire. Le gradin repose sur une table à ceinture échancrée portée par quatre pieds cambrés ; le plateau est un abattant fermant à clé qui se déplie et forme au revers un pupitre gainé de cuir ; l’abattant recouvre trois casiers clos par trois couvercles coulissants ; deux petits tiroirs ouvrent dessous.

  1. ll est dit âgé d’environ trente ans dans son acte de mariage en 1763 ↩︎

Bibliographie

  • Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 1989
  • Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975
  • L’objet d’art, n°470 – juillet-aout 2011 – pg 66 à 77
Ebénisterie Mathieu Vath

Le Bonheur-du-jour

Crée vers 1760 et prenant la place du bureau de pente, que le bonheur-du-jour s’expose comme le meuble féminin par excellence. Dans leur petit salon intime, baptisé boudoir, ce meuble de dame est réservé en tout premier lieu à leur activité préférée : écrire. De là, son utilité se révèlera différente selon le lieu où l’on le placera – bureau et secrétaire dans le salon, chiffonnier ou coiffeuse dans la chambre ou meuble d’exposition – mais il gardera toujours sa valeur féminine. Il doit son nom au fait que les dames de l’époque pouvaient y cacher des lettres et petits objets. Ce meuble privé étant constitué de gradins eux-mêmes remplis de tiroirs (et parfois de quelques cachettes), elles pouvaient y cacher du courrier, leur correspondance secrète, intime, ce qui était leur « bonheur du jour ».

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