Commode Régence au R couronné

Ebénisterie Mathieu Vath

Restauration d’une commode Régence, probablement du Sud Est de la France, plaqué d’if, de prunier, de palissandre, de noyer, de merisier, d’amarante, de bois de violette, de buis et d’érable teinté vert sur un bâti de résineux.

Outre son décor de marqueterie très atypique, la particularité de cette commode vient de ses bronzes au R couronné.

Ebénisterie Mathieu Vath
A son arrivée à l’atelier

Le poinçon au R couronné

À ne pas confondre avec le poinçon au C couronné, correspondant à un impôt perçu de 1745 à 1749 sur les objets cuivreux et se trouvant sur bon nombre de bronzes d’ameublement de cette époque il existe un poinçon plus énigmatique composé d’un R surmonté d’une couronne.

Cette marque se trouve le plus souvent sur des objets de style Louis XIV et Régence, principalement sur des ustensiles de ménage usuel voire rustique, en laiton ou en cuivre, mais aussi sur des bougeoirs et sur des bronzes d’ameublement.

Il ne semble pas, contrairement au C couronné, que le R couronné corresponde à un poinçon d’impôt mais plutôt d’après J-C Renard, se basant sur l’édit de 1745. Il indique que le R couronné pourrait être un poinçon réservé aux objets revendus d’occasion ou un poinçon réservé aux provinces.

Le poinçon au R couronné serait donc une marque de qualité d’alliage et de fabrication apposée par les maîtres gardes de la corporation sur les objets en cuivre qu’ils ont contrôlé dans certaines provinces, en vertu du status propre à la corporation et ce pendant les premières décennies du XVIIIeme siècle.

Bibliographie

  • L Moor, Le poinçon au R couronné, L’estampille / l’Objet d’Art n°342 – Décembre 1999, pp. 76-82.
  • J-C Renard, Les cuivres cuisine, Edition de l’Amateur, 1997.

Constat d’état

Cette commode présentait un bon état structurel. Il y avait bien évidemment quelques manques de placages et des décollements ponctuels.

La restauration

Le travail de restauration a consisté à restituer les manques de placage par un placage un scié, raclé et poncé, puis mis à la bonne épaisseur en contre parement avant collage à la colle chaude. L’ensemble des surfaces plaqué ont été recollé et réhydraté par infiltration de colle et mise sous presse avec un léger apport de chaleur (40°C).

L’ancien vernis a ensuite été décapé avec un produit adapté à la restauration de mobilier, puis un vernis au tampon incolore a été appliqué. Les bronzes ont quant à eux été nettoyé avec un gel d’agar-agar et d’un complexant, puis ils ont été protégé par une cire microcristalline.

Ebénisterie Mathieu Vath
Après restauration

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *