Restauration d’un chiffonnier d’époque transition estampillé de Guillaume Cordié et poinçon de la jurande. Il est plaqué de bois de rose et d’amarante et est bâti en chêne et résineux. Les garnitures de bronzes ont étés reportées ultérieurement.

Guillaume Cordié
Né vers 1725, Guillaume Cordié travaille comme artisan libre avant d’obtenir ses lettres de maîtrise le 18 juin 1766. Il s’établit rue de Charonne et y restera jusqu’à sa mort. Ses oeuvres, de belle qualité et aux proportions harmonieuses, sont pour la majorité de style Transition et Louis XV. Il semble qu’il ait beaucoup oeuvré pour les marchands merciers et confrères ébéniste tel que Migeon et Boudin.
Il est l’auteur d’un bureau pourvu d’un gradin appartenant au mobilier National, qui dénote un réel talent d’agencement. Sa petite table « en haricot », de l’ancienne collection Clermont-Tonnerre, n’est pas d’une composition banale. Plus originale encore est la liseuse qui voisinait avec un charmant bureau de dame dans l’ancienne collection Blanchette, montée sur deux pieds découpés, placées oppositions sous son plateau ellipsoïdal, pourtour d’une galerie, elle comportait deux cavités couvertes d’un volet. L’ingénieux créateur de ce petit meuble est certainement en réputation chez ses confrères, car un beau secrétaire de dame qui fit partie de la collection de Clermont-Tonnerre et dont une réplique a figuré dans la collection de Mirecourt, portait conjointement, avec l’estampille de Guillaume Cordié, celle de Léonard Boudin.
Après sa mort en 1785, sa veuve de cet ébéniste, Marie-Madeleine Courtois, garda le même atelier jusqu’à la Révolution. Elle se retira ensuite des affaires et finit ses jours quai des Célestins, le 18 juin 1800, dans sa soixante-dixième année.
Bibliographie
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 1989
- Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975

Constat d’état
Dans l’ensemble le bâti semblait en bon état. Mais en y regardant de plus près nous nous sommes rendu compte que la quasi-totalité des surfaces plaquées se décollaient entièrement. Le simple passage d’une lame sous placage suffisait à le décoller. Les côtés avaient quelques manques de placage d’amarante et il manquait les trois quarts de l’amarante sur les traverses de façade.









La restauration
Étant donné que le bâti ne présentait pas de dégradations significatives une dépose du placage n’était pas utile. Nous avons donc réhydraté les anciennes colles avec une colle infiltrante puis mis sous presse avec un léger apport de chaleur les deux côtés et les faces de tiroirs. Pour la façade elle a été entièrement recollé à la colle chaude. Les manques de placages ont été restitués par du placage scié, raclé et poncé et mis à la bonne épaisseur en contre parement avant son collage.




Les tiroirs ont ensuite été ajustés un par un. Ce qui a pris un peu de temps (il y en a douze quand même!). Les serrures ont été remises en bon état de fonctionnement avec leur clé. Les greffes de placage ont été oxydées et un vernis au tampon incolore a été appliqué.


