Restauration d’une commode d’entre-deux de style Transition dite « à la grecque » estampillée de Jean Baptiste Fromageau en placage de bois de rose à frise d’amarante et fausses cannelures. Elle est coiffée d’un marbre rouge Royal et ouvre par trois tiroirs, dont un moins large au sommet et marqueté d’une frise de glyphes, tandis que les deux suivants sont marquetés de grecques avec les coins en bois de violette. Les garnitures de bronzes sont composées de poignées de tirages à anneaux, entrées de serrures à rubans noués, cul-de-lampe à gouttes et précieux sabots en chaussons à pattes de lions de style « à l’étrusque ». Le bâti tout entier de la commode est en chêne, y compris le dos, les planchers et les caissons des tiroirs sont montés en feuillures.
Jean-Baptiste Fromageau
Né vers 1725, Jean-Baptiste Fromageau obtient sa maîtrise le 5 novembre 1755. Il s’établi la même année rue Traversière en tant qu’ébéniste, menuisier et mercier. Une douzaine d’années pluss tard il transporte ses ateliers dans la rue du Faubourg-Saint-Antoine. Fils d’un maître menuisier, Jean-Baptiste Fromageau est un cas particulier à cette époque de réglementations strictes entre les différentes corporations, car à l’inverse de Georges Jacob, sa production abondante est d’une très grande diversité. Il se spécialise aussi bien dans l’ébénisterie de luxe que dans la simple menuiserie. Il cessa son activité en 1777, se retira quelques temps à Versailles avant de revenir à Paris où il tint, en 1781, l’Hôtel de Russie, rue de Richelieu.
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 1989
- Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975
Constat d’état
Pour une fois peu de travail sur les placages, ils sont bien sur déshydratés mais il n’a pas beaucoup de manques. Non le gros problème sur cette commode venait de la structure. Les panneaux de dessus, dessous, arrière et les fonds de propreté étaient tous désolidarisés. Les côtés étaient décollés au niveau des montants avec des déformations des panneaux.
La restauration
La restauration a consisté au démontage complet de cette commode. Tous les panneaux ont été recollé et alaisé si nécessaire. Les côtés ont été recollé et réaplanis sous vide. Toutes les colles de surfaces plaquées ont été régénérés sous vides. Les quelques manques de placages ont été restitué par du placage scié neuf, raclé, poncé et mis à la bonne épaisseur en contre parement avant collage à la colle protéique. Après un allégement de l’ancienne finition celle-ci à été reprise au vernis tampon incolore. Les bronzes ont quant à eux été redoré.
