Commode Transition estampillée Etienne AVRIL

Restauration d’une commode transition estampillée trois fois E.AVRIL, en placage d’amarante, de bois de rose, de satiné et de filets teinté en vert sur un bâti de chêne et de conifère.

Etienne Avril (1748-1791)

Reçu Maître menuisier-ébéniste le 23 novembre 1774, disparu prématurément en 1791, Étienne Avril dit Avril l’aîné pour ne pas le confondre avec son frère Pierre, allait être le témoin de l’agonie de L’ancien Régime et de la suppression du système séculaire des corporations. Né en 1748 d’un père cocher de fiacre Étienne Avril ne se prédestinait nullement au métier d’ébéniste. On ne sait quasiment rien sur sa formation et le parcours qui l’amena à obtenir sa maitrise en 1774.

En avril 1788 il quitta son premier atelier situé rue de Charentonne gardant que les magasins de la porte Saint-Antoine, pour se porter acquéreur d’un terrain et d’un petit bâtiment situés entre le boulevard de la Porte Saint Antoine et le cul-de-sac de la rue Jean-Beau-Sire.

Le 14 juin 1791 le « Soldat volontaire au bataillon des minimes » Mourut en fin d’après-midi, laissant à sa famille un atelier en pleine activité, ainsi que de nombreuses dettes.

Quelle ironie du sort lorsque son sait que c’est le 14 juin 1791 que Le Chapelier interdit les associations professionnelles

• Dans un souci de cohérence avec le décret d’Allarde qui proclame la liberté d’entreprendre et interdit les corporations, l’Assemblée constituante française interdit la reconstitution de toute association professionnelle tant de patrons que de salariés. L’article second de la loi du député Isaac Le Chapelier énonce : « Les citoyens d’un même état ou profession, les entrepreneurs, ceux qui ont boutique ouverte ne pourront, lorsqu’ils se trouveront ensemble, se nommer ni présidents, ni secrétaires, ni syndics, tenir des registres, prendre des arrêtés ou délibération, former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs ».

Sa production se caractérise le plus souvent par l’utilisation de l’acajou et du satiné. Les lignes rigoureuses et simples sûres de grandes surfaces unies sont typiques du style de Louis XVI. L’œuvre d’Avril se compose également, mais en moins grande quantité, de meubles en placage de citronnier, de bois de rose et de quelques modèles en marqueterie géométrique.

Il travailla principalement pour des marchands merciers tels que Bonnemain Jeune, Louis-Jaques Prudot et Gabard. Mais aussi pour une clientèle prestigieuse telle que la comtesse du Barry, la marquise de Choiseul Goufffier, la princes de Carignan… Mais la commande la plus prestigieuse semble être celle pour la reine Marie-Antoinette pour son appartement du château de Saint-Cloud.

Après son décès, plusieurs ventes aux enchères, de plusieurs jours à chaque fois, sont organisées afin de les vider du nombre incalculable de ses marchandises accumulées.

BIBLIOGRAPHIE

• Vétois Isabelle. L’artisanat du meuble à Paris au XVIIIe siècle : Étienne Avril. In: Histoire de l’art, N°16, 1991. Les arts décoratifs. pp. 29-40
• Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 2009
• Les ébénistes du XVIIIe siècle – Comte François de Salverte – Les éditions d’Art et d’Histoire – 1923

La restauration

Ou plutôt un travail de conservation sur cette commode. Le travail ordonné était de se concentrer sur le chanci du vernis et de conserver l’existant ainsi que les restaurations précédentes.

L’ancien vernis qui avait été appliqué maladroitement au pinceau a été retiré et un nouveau film de protection au vernis tampon avec de la gomme-laque incolore a été appliqué.

Les bronzes ont eux aussi été décapé car ils avaient été vernis et ils ont été nettoyé à la vapeur d’eau.

Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/