Restauration d’une commode d’entre-deux estampillée de Michel Mallerot. Avec sa façade en arbalète, elle est plaqué intégralement de bois de violette. Elle est batis de sapin avec les fonçures des tiroirs en hêtre et leurs fonds en noyer.
Vous ne connaissez pas Michel Mallerot?
C’est normal, car Michel Mallerot (1675 – 1753), est un ébéniste parisien encore peu connu, comme nous le sont encore les ébénistes du début du XVIIIe siècle.Nous devons sont identification par la découverte d’une annotation manuscrite au crayon « M.Mallerot » sur une commode datant de la régence (ancienne collection Philippe Glédel) et portant cette estampille abréviative. Il est sans doute mentionné pour la première fois dans l’édition de 1927 de l’ouvrage du Comte de Salverte : Les Ébénistes du XVIIIe siècle. Leurs œuvres et leurs marques (corpus corrigé et complété) et Pierre Verlet le cite dans la nomenclature des ébénistes de la seconde édition de son ouvrage : Les meubles français du XVIIIe siècle parue en 1982.
Rappelons qu’en effet ce n’est qu’à partir de 1743, suite à la promulgation des corporations, puis de l’édit de 1751 que les ébénistes se voient dans l’obligation d’estampiller leurs meubles. De plus, les plus grands ébénistes travaillaient souvent pour les marchands merciers ou la couronne et dans ces deux circonstances n’étaient pas tenus d’estampiller.
Ainsi il fut, avec Sageot, Gaudreaux, Doirat, Lieutaud, Garnier et quelques autres, l’un des premiers à estampiller, et de ses simples initiales au tracé large comme l’étaient souvent les premières estampilles.
S’il convient d’évoquer le problème des estampilles abréviatives, qui a rendu plus délicate la paternité des ouvrages, il y a certes un parallèle à faire avec l’ébéniste François Lieutaud (qui signait FL) mais aussi François Garnier (qui signait FG), tous ébénistes nés à la fin du XVIIe et travaillant bien avant que l’estampille ne soit en usage, et tous découverts depuis peu.
Mallerot avait donc son atelier à deux pas de l’ancienne Porte Saint-Antoine et non loin de la Bastille.On voit ici les fortifications, la rue de Lappe et de la Contrescarpe (aujourd’hui boulevard de la Bastille),l’ancien « Champs de tir de l’arquebuse », jardin servant de lieu d’entrainement aux arquebusiers de Paris.
Quelques recherches complémentaires mont permis permis d’en apprendre un peu plus sur cet ébéniste : Une précision tout d’abord sur son adresse, située « rue de la Roquette à gauche entre l’emplacement de l’Arquebuse et la Voierie ». Il épousa une certaine Mellot Marie et eut une descendance (on trouve la trace d’un fils menuisier ou ébéniste). Mais le plus intéressant est un acte daté de 1714 cité comme « concerné par un alloué entre ledit et Cibot Nicolas, pour un contrat de deux ans et demi, acté le 16/5/1714 ». Archives nationales. Minutier central des notaires de Paris. Fichier des artisans du XVIIIe siècle. Nous apprenons par là que l’ébéniste employa un compagnon à cette date.
Ainsi il est possible d’affirmer avec certitude que Mallerot était déjà (et sinon avant cette date) Maître ébéniste en 1714.
On retrouve quelques traces en 1740 « cité lors d’un désistement de plaintes et arrangement à l’amiable entre ledit et Réveillat Jean, chaudronnier » et cette même année concernant « une élévation de maison » puis enfin « lors de la vente de maison actée le 15/02/1756 par ledit, moyennant 6.000 livres fait à Poupon Gaston, marchand papetier ».
Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/
Vous pouvez retrouver cette commode aux Antiquités Philippe Glédel
Et bien voila c’était pille l’estampille que je cherchais, c’est dingue qu’un deuxième meuble de ce même ébéniste peut connu repasse par l’atelier !!!