Commode Mazarine

Ebénisterie Mathieu Vath

Restauration d’une commode dite Mazarine, d’époque Louis XIV, en placage de laiton et d’ébène sur une structure en conifère.

Cette commode comporte des tiroirs de forme arbalète dont deux tiroirs de long surmontés de deux demi-tiroirs séparés par un montant intermédiaire, les façades sont en résineux, les côtés et les fonds sont en noyer. Le décor de laiton portant les poignées pendantes de tirage présente un motif finement marqueté de volutes, de rinceaux, de végétaux et d’arabesques, encadré d’un cartouche géométrique de laiton et simulant les entrées de serrure. Elle est soutenue par quatre montants à consoles balustres saillants qui sont prolongés par des pieds toupie . Les montants avant sont marquetés sur les trois faces en façade et seulement sur les côtés visibles à l’arrière.

Le plateau est ceint d’une lingotière moulurée, d’un congé et d’un bec de corbin. La marqueterie se compose d’un sobre décor géométrique, d’incrustation de bandes de laiton gravés, terminées aux quatre angles par des écoinçons. Ornée d’arabesques, de rinceaux, de mascarons, d’oiseaux, de singes et d’insectes, une réserve centrale abrite un danseur disposé sous un panier fleuri entouré par deux angelots à cheval.

Les panneaux latéraux reprennent le décor général animé d’une fine composition où évolue sous un dais, masques et rinceaux, une silhouette d’un personnage oriental entouré de singe musicien et d’oiseaux.

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A son arrivée à l’atelier

Constat d’état

Comme d’habitude, sur les meubles en marqueterie, la quasi totalité du laiton se décolle. La structure est en bon état à part quelques fentes sur le plateau et les côtés, mais rien de bien méchant. Sur l’ensemble des surfaces plaquées, il manque une dizaine de pièces de laiton. A noter, une étrange oxydation verdâtre du laiton sur le plateau, probablement due à la composition du vernis.

La restauration

Sur cette commode, l’ensemble des laitons ont été recollés, soit par infiltration de colle, ou alors par dépose, nettoyage et recollage à la colle de poisson, quand cela n’engendrait pas d’éventuelles dégradations à la dépose.

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Recollage des placage des traverses de facade

Puis, l’ancien vernis a été retiré à l’aide d’un décapant adapté à la restauration du mobilier et les surfaces ont été repolies à la ponce soie.

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Dépolissage au tripoli de Venise

Pour finir, la commode a été vernie au tampon avec un vernis dit Roubo, puis dépoli avec la paume de la main avec du Tripoli de Venise et de l’eau. Enfin, une légère couche de cire micro-cristalline a été appliquée afin de donner un aspect soyeux et chaleureux à ce meuble. Enfin pour évoluer dans ma méthode de nettoyage des bronzes, ceux ci ont été nettoyé à la vapeur afin de ne pas utiliser de produit potentiellement corrosif et pouvant entrainer des dégradations futures.

Vous pouvez retrouver le protocole de finition employé lors de cette restauration dans le Techné numéro 49 pages 108 à 116 dans la publication de Nathalie Balcar, Frédéric Leblanc et Marc-André Paulin « La protection de surface pour les meubles en marqueterie de métal du musée du Louvre : étude d’un vernis, entre formulations anciennes et expérimentations actuelles »

Ebénisterie Mathieu Vath
Apres restauration

Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/

4 thoughts on “Commode Mazarine

  1. Quel travail remarquable pour l’amateur que je suis!
    Bravo d’avoir repris la formule Roubo, plutôt que le traditionnel vernis au tampon à la gomme-laque née fin XVIIIe et toujours anachronique pour un meuble de cette époque.

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