Voici un travail important de restauration pour cette commode Louis XV plaquée de bois de rose et de bois de violette (à l’origine). En effet, il m’a fallu un peu de temps pour déterminer s’il s’agissait bien de bois de violette. Car cette commode a subit tellement de restauration qu’il y a presque autant de palissandre que de bois de violette. Mais heureusement pour nous, les tiroirs sont encore en assez bon état et c’est bien du bois de violette qui les compose donc j’en déduis que la commode était à l’origine plaquée de ces deux bois.
Du côté de la restauration il y a beaucoup de travail sur le placage mais la structure est en assez bon état. Ce qui n’engendre pas de démontage intégrale de la commode. Le démontage intégrale est toujours une opération assez lourde dans la restauration d’un meuble. Et il est toujours préférable de l’éviter.
Après avoir comblé les manques de placage par du placage neuf, raclé et poncé avant collage. J’ai recollé l’ensemble des surfaces avec un traitement d’infiltration de colle et de colle chaude pour les soulèvements et les greffes.
Les tiroirs ont été travaillés sous vide, les côtés et la façade ont été travaillés de manière traditionnelle avec des presses et des cales dures et molles et avec un apport de chaleur.
Un cas assez intéressant du point de vue de la déontologie. Faut-il « dé-restaurer » afin de supprimer le palissandre ou bien faut-il laisser les anciennes greffes?
Et bien de mon point de vue, je pense qu’il faut avoir une vision d’ensemble. Les anciennes restaurations font partie intégrante de l’histoire de cette commode. Donc à partir du moment ou elles ne gênent en rien l’aspect esthétique et la « lecture » du meuble il n’y a pas de problème. Par contre, pour les restaurations trop visibles et non modifiables avec une oxydation, là je pense qu’il faut les changer. Leur emplacement détermine aussi ce choix. Une mauvaise greffe en plein milieu de la façade sera gênante, alors que si elle est située sur un pied arrière et donc non visible je ne vois pas la nécessité de la changer.
C’est donc pour cela que j’ai choisi de conserver certaines anciennes greffes malgré leur mauvaise couleur et que je les ai travaillé avec des oxydations avant de vernir la commode.
Sur cette photo nous voyons très bien les anciennes et les nouvelles greffes, nous y trouvons divers palissandre et bois de violette plus ou moins anciens. Le plus gros du travail a donc été d’harmoniser l’ensemble de ces bois afin de redonner une homogénéité de couleurs.
Oxydation avant vernis
La commode a ensuite été nettoyée et décapée. Puis j’ai effectué un rempli à la ponce et à l’alcool. Les greffes ont été oxydées et mise en teinte. Puis, j’ai effectué un vernis au tampon incolore. Les bronzes dorés on été nettoyés dans un bain à ultrasons.