Console Louis XVI estampillée Louis Noël Malle

Ebénisterie Mathieu Vath

Restauration d’une console Louis XVI estampillée de Louis Noël Malle, en acajou massif pour les pieds et placage d’acajou moucheté sur bâtis de chêne.

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L.N.MALLE JME

Louis-Noël Malle

Né en 1734, Louis-Noël Malle obtient sa maîtrise le 18 novembre 1765. Il établit, Grande-Rue-du-Faubourg-Saint-Antoine, en collaboration avec sa femme, Marie-France Le Maître, son magasin et son atelier. Il fut reconnu comme un des plus grands marqueteurs de son époque, comme nous pouvons le voir dans cette note de L’Almanach Général des Marchands en 1771 et 1772 dont on estropiait son nom devenu « Le Mille ». On y loue particulièrement ses « ouvrages de rapport avec l’ébène et l’olivier, et les autres bois de couleur, ainsi que l’écaille et la nacre ». L’ensemble de son ouvrage est donc très varié et parmi son importante production, on trouve diverses techniques. Il affectionne les attributs de musique, les bouquets de fleurs, les paysages mais aussi les formes géométriques : cubes et frisages à la reine. On trouve aussi des ruines ou villes avec certains personnages.

Louis-Noël Malle avait choisi la voie de l’indépendance. Les bilans commerciaux des Archives de la Seine lui reconnaissent une active production destinée aux marchands parisiens, notamment, en 1772, au tapissier Richard, en 1772, à Léchevin, en 1777 à Leclerc ainsi qu’à Basse en 1779 et en 1780 à Beury.

Après sa mort le 24 février 1782, sa femme continuera le commerce des meubles jusqu’à la Révolution. Leur fils François-Noël, admis lui-même à la maîtrise, n’en put exercer les droits, succombant prématurément en 1786. Il venait d’épouser la fille de l’ébéniste Gérard Peridiez.

Bibliographie

  • Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 1989
  • Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975


Constat d’état

Une console qui se présente dans un bon état. Pas de décollements de placage, une structure solide et en bon état mais le vernis est légèrement jauni et chanci à certains endroits, et surtout les pieds ont rencontré leur pire ennemi, un chien!

Le jaunissement?

Le jaunissement/brunissement du film du vernis intervient dès les premier jours de l’extraction de ces matériaux par polymérisation et oxydation au contact des U.V et de l’oxygène. Ce phénomène tout est à fait naturel et inévitable se rencontre quand les œuvres ont été vernies avec des résines naturelles tel que la gomme laque ou le copal.

Un vernis chanci c’est quoi?

Le chanci est une modification de l’indice de réfraction au sein de la couche du vernis, se traduisant par un blanchiment. Plus simplement, il s’agit de microfissures qui modifient la réfraction de la lumière du film de finition.

La restauration

La restauration s’est orientée vers un travail de conservation, l’ancien vernis a été régénéré à l’aide d’un éco-solvant polaire avant de le retravailler à la gomme laque incolore. Les morsures de chien ont été comblées avec une résine aliphatique, mise en teinte et reprise chromatiquement avant le vernissage.

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La régénération

Le procédé de régénération d’un revêtement chanci consiste à appliquer un solvant en phase liquide afin de re-solubiliser le vernis, afin de le refaire adhérer au support. Cette opération a pour but de combler ces microfissures et de pouvoir ainsi conserver la finition se trouvant sur le meuble. C’est la solution à privilégier lorsqu’elle est possible.

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Après restauration

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