Restauration d’un bureau à cylindre d’époque transition estampillée par Jean-Georges SCHLICHTIG. Le bâti est en chêne pour les pieds et les traverses et les panneaux et l’abattant sont en résineux. Il est plaqué de bois de rose avec une marqueterie de cubes sans fond en bois de rose et sycomore teinté tabac, les filets à la grec sont composé de charme et de houx. L’arrière ainsi que les tiroirs intérieurs sont plaqués de satiné. Ce type de bureau à cylindre est une production courante chez cette ébéniste qui a produit plusieurs déclinaisons de ce modèle avec cubes sans fond.
Les cubes sans fond
Popularisé par Jean-François Oeben, Ébéniste du roi de 1761 à 1763. Il travaillera et se spécialisera dans les motifs géométriques comme dans l’élaboration de ces fameux « cubes sans fonds » obligeant un extrême habilité de l’artisan dans sa réalisation. Ce motif répétitif est particulièrement impressionnant par l’effet tridimensionnel qu’il apporte. Composé de trois losanges formant un cube en perspective sous une forme hexagonale, il est en effet difficile à maîtriser car il laisserait apparaître le moindre décalage en cas de légère maladresse. Les cubes d’Oeben marqueront sans conteste le mobilier de style Louis XV et Transition.
SCHLICHTIG Jean-Georges
D’origine allemande, Jean-Georges Schlichtig obtient sa maîtrise le 2 octobre 1765 et s’installa rue du Faubourg Saint-Antoine puis rue Saint Nicolas. Marqueteur talentueux il se distingua dans l’ébénisterie d’art et travailla notamment pour la reine Marie Antoinette (Une commode, vers 1775, estampillée de Jean-Georges Schlichtig, léguée au au Musée du Louvre par le comte Isaac de Camondo, provenant de la célèbre collection du baron Double, portant aux angles le chiffre de Marie-Antoinette).
Ses meubles, principalement Transition et Louis XVI, classiques, étaient en placage de bois de rose disposé en ailes de papillons, encadrés généralement de bois de violette ou d’amarante. Quelques oeuvres, travaillées plus minutieusement, étaient marquetées de gerbes de fleurs ou de trophées. Dans l’ensemble, les fabrications laissées par cet habile ébéniste restent souvent originales et de grande qualité. Après sa mort en février 1782, sa femme conservera son atelier et son activité jusqu’en 1787.
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Éditions de l’Amateur – 2008
- Les ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisier aux XVIIe et XVIIIe siècles – Guillaume Janneau – Éditions Serg – 1975
Le secrétaire à cylindre un meuble nouveau
L’originalité de ce meuble, créé sous le règne de Louis XV et mentionné pour la première fois en 1760 dans l’inventaire des meubles de la couronne pour le bureau du Roi commencé par Oeben et terminé par Riesener, tient à son mécanisme de fermeture. Un cylindre, volet mobile qui s’abat ou se lève sur une série de casiers et tiroirs, ferme la caisse supérieure du bureau destinée à protéger les documents personnels. Sur les premiers modèles, ce cylindre est composé de lamelles articulées s’enroulant autour d’un axe logé dans la partie arrière du coffre; « Les fermetures de ces bureaux, indique Roubo dans l’Art du menuisier, se font par un nombre de petites alaises jointes ensemble retenues par une forte toile collée derrière ».
On substitua rapidement à ce système de rideaux à lames, relativement fragile, un panneau rigide en forme de quart de cercle glissant dans des rainures disposées à cet effet sur les côtés intérieurs du coffre. Dans un souci de perfectionnement, on mit également au point un procédé qui permit d’étendre la surface de travail. Occupé par de nombreux casiers et tiroirs qui assuraient au modèle un succès certain, le bureau était en effet encombré de divers objets: écritoire, pendulette Aussi, sur certains modèles, coordonnait-on au déclic d’ouverture du cylindre, la sortie d’une petite tablette à écrire gainé de cuir permettant d’augmenter l’espace de travail. Ces diverses améliorations et autres complications assurèrent à certains ébénistes une grande renommée.
La restauration
Outre le fort encrassement, le chanci du vernis, et quelque petits manques de placages, le problème majeur et récurrent sur les marqueteries de cubes, était une multitude de petits décollements et de soulèvement de placage au niveau de joints de colle.
Toutes les surfaces plaquées de marqueterie de cubes ont été réhydraté par injection de colle sous vide puis mis sous presse avec un léger apport de chaleur afin de vernir « glacer » la surface du placage et d’obtenir ainsi une surface parfaitement plane sans aucune aspérité.
Une finition vernis au tampon incolore à ensuite été appliquée.
bonjour et bravo pour ce magnifique travail. Mais comment faire un vernis au tampon sur des surfaces plus petites ou plus difficiles comme dur des sculptures ou les pieds ? Cordialement
Bonjour, pour des petites surface il est possible de faire un mini tampon et le tenir du bout des doigts. Pour les moulures ou sculpture il faut charger au pinceau avec un vernis copal par exemple, puis terminer au tampon avec le reste du meuble.
Bien cordialement