Bureau à huit pieds dit « Mazarin »

Ebénisterie Mathieu Vath

Important travail de restauration pour ce bureau Mazarin en placage de bois de violette et de palissandre. Entièrement plaqué sur du sapin avec un piètement en palissandre massif. Le plateau est constitué d’une marqueterie d’étoiles de palissandre entourées par des ailes de papillon en bois de violette dans des motifs circulaires.

Ebénisterie Mathieu Vath
Avant restauration

Pourquoi ce nom « Mazarin »?

Le bureau à huit pieds est un des fleurons du mobilier du XVIIème siècle. Il n’obtiendra son nom de « Mazarin » par les antiquaires qu’à partir du XIXeme siècle pour lui donner plus de « prestige », car en réalité il n’apparaît que vers 1670, bien après la mort du cardinal en 1661. Le plus ancien exemple que nous puissions dater précisément en 1669 a été réalisé par Pierre Gole (1620-1684), un ébéniste d’origine hollandaise qui est devenu ébéniste du Roi et dont le travail a été caractérisé par l’application de placages exotiques de bois d’ébène, d’écaille et d’ivoire. Il comporte généralement deux caissons latéraux de trois tiroirs, soutenus par quatre pieds réunis par des entretoises en X ou en H. Le caisson central est surmonté d’un septième tiroir, placé au-dessus d’un guichet.

Il n’a pas a proprement dit la fonction de bureau, il sert plus souvent de table d’où la mention dans les archives de table-bureau à 8 pieds. Mais en réalité ce meuble à surtout une fonction d’apparat dans le but de montrer son rang social et son érudition.

Le saviez vous ? Le mot « bureau » renvoie à la bure, étoffe grossière de laine brune dont on recouvrait les tables à écrire pour les protéger des taches d’encre. La bure servait aussi à la confection des robes de moine. Le bureau est la table réservée à l’écriture, puis, par extension, le mot a désigné la pièce dans laquelle ce meuble prend place, généralement dédiée au travail intellectuel.

Constat d’état

A son arrivée à l’atelier il était plutôt mal en point. En effet, aucun des pieds ne tenait en place, une entretoise était cassée en plusieurs parties, le plateau était décollé et une alaise s’était détachée. La quasi totalité des placages se décollaient et pour parfaire le tout, l’intégralité du meuble était rongé par les xylophages.

La restauration

Le travail de restauration a donc consisté en premier abord à le traiter par anoxie statique contre les xylophages. Cette étape terminée, il a fallu recoller et restituer les assemblages ainsi que les parties structurelles et massives du meuble. La marqueterie a été traitée par infiltration de colle sous vide. Les colles des autres surfaces plaquées ont elle aussi étaient régénérées par infiltration de colle avec un apport de chaleur controlée n’excédant pas les 60°C. A certains endroits le placage se décollait par un simple soulèvement mécanique. A ces endroits, sur les montants principalement, le recollage s’est effectué à la colle chaude animale.

Les manques de placage ont été restitués avec du placage scié, raclé et poncé avant collage afin qu’il ait la bonne épaisseur pour ne pas à avoir à poncer le meuble.

Ebénisterie Mathieu Vath
recollage de l’alaise

Enfin le vernis a été allégé et le meuble a été re-vernis au tampon.

Ebénisterie Mathieu Vath
Après restauration

Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/

Vous pouvez retrouver ce meuble chez Etienne Thuriet Antiquaire

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