Cette commode de forme légèrement galbée, composée de trois tiroirs, et plaquée de cubes sans fond composés de noyer, de prunier et de merisier, a un plateau marqueté d’un bouquet de fleurs sur fond d’amarante. On reconnait facilement le Prunier ou Quetchier par ses démarcations d’aubier qui crée un motif plus clair et donne de l’irrégularité au décors. La structure est en sapin et noyer. Il est difficile d’établir un style bien précis pour cette commode. Bien que Louis XV, elle annonce très nettement l’arrivée de la sobriété du style Louis XVI de part la simplicité des filets et de l’encadrement de la marqueterie de fleurs.

Né à Bart en 1716 Abraham-Nicolas Couleru, fils de Nicolas (1686-1767) menuisier à Bart, s’installa à Montbéliard en 1720 avec son père. Après avoir suivit une formation de tourneur en rouet, il commence sa formation d’ébéniste à Paris en 1739. C’est à son retour en 1746 qu’il s’installe à Montbéliard et qu’il obtient sa maitrise en 1750. Il obtient très rapidement un bonne réputation qui lui vaut d’être patronné par le duc Charles-Eugène de Wurtemberg. C’est à l’âge de 95 ans et après une longue carrière et une très grande production qu’il décède le 30 août 1812. Sa longue vie lui permit de transmettre son art à plusieurs descendants : Pierre-Nicolas (1735-1824), Marc-David (1732-1804) et Georges-David(1761-1845).
Jusqu’au début du règne de Louis XVI, Couleru produisait une quantité de commodes, bureaux, secrétaires,… soigneusement façonnés et décorés avec goût. Toutefois, il semble qu’il se soit fait une spécialité des bureaux de pente.
BIBLIOGRAPHIE
- L’ébénisterie provinciale en France au XVIIIe siècle et Abraham Nicolas Couleru – Bernard Deloche et Jean-Yves Mornand – Éditions faton – 2011
Avant restauration
Constat d’état à son arrivée à l’atelier : quelques sauts de placage, quelques manques de filets et un manque d’un morceau de feuille sur la marqueterie du plateau. Comme souvent sur les marqueteries de cubes, on peut constater que les colles sont fortement déshydratées et que les cubes « frisent » de partout. La structure est en bon état à part le plateau qui se décolle. Il y a quelques anciennes greffes de bois de rose à la place du prunier.
Petit éclat Bouchage suspect Il manque un morceau de feuille
La restauration
La restauration a donc constitué à restituer les manques de placages par du placage scié neuf, raclé et poncé avant collage à la colle chaude. Puis l’ensemble des colles ont été réhydratées par infiltration avec un léger apport de chaleur.


Puis, l’ancien vernis a été allégé afin de réaliser un poli à la manière de Roubo, comme il le décrit dans son ouvrage de 1774. Cette finition est plus en accord avec celle probablement utilisée par Couleru à son époque. Le vernis au tampon n’étant apparu plus massivement que pendant la première moitié du XIXème siècle.

Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/
Vous pouvez retrouver ce meuble chez Etienne Thuriet Antiquaire
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Thanks for reading me!
Magnifique restauration. Quel talent !