Restauration d’une commode Transition estampillée du maitre ébéniste léonard Boudin (1735 à Paris – 20/12/1807). Elle est bâtie de chêne massif et est plaquée d’amarante, de bois de rose et de satiné rubanée (Brosimun rubescens) qui procure cet aspect très décoratif dû au contrefil très prononcé du débit sur quartier de ce bois d’Amérique du Sud. À noter qu’il appartient à la même famille que l’amourette (Brosimun guianense).
Boudin étant principalement marchand lors de la période transition, il est probable que cette commode soit en réalité de la main (avant maîtrise) de André Louis Gilbert (1746-1809) reçu maitre à Paris le 20 Juillet 1774.
Léonard Boudin
Né en 1735 à paris, issu d’une famille très modeste il commence sa carrière comme simple ouvrier. Il sera très vite employé par Pierre Migeon (célèbre ébéniste et marchand). Ayant obtenu sa maîtrise le 4 mars 1761 il installe son atelier rue Traversiére et continue à travailler pour Migeon et d’autres ébénistes. Puis à partir de 1770, il reçoit des commandes de nombreux marchands de renom, comme Louis Né en 1735 à Paris, issu d’une famille très modeste il commence sa carrière comme simple ouvrier. Il sera très vite employé par Pierre Migeon (célèbre ébéniste et marchand). Ayant obtenu sa maîtrise le 4 mars 1761 il installe son atelier rue Traversière et continue à travailler pour Migeon et d’autres ébénistes. Puis à partir de 1770, il reçoit des commandes de nombreux marchands de renom, comme Louis Moreau et Gerard Peridiez et acquiert vite une grande réputation pour ses marqueteries variées et travaillées tout en finesse et perfection. En 1772, en gardant toutefois son atelier, il ouvre un magasin de ventes rue Fromenteau qu’il transfére en 1777, dans le cloître Saint-germain-l’Auxerrois.
Publicité de léonard Boudin – décembre 1777- dans « Le Journal des petites Affiches »
- Le sieur Boudin, ébéniste et tapissier cloitre de Saint-Germain-l’Auxerrois, d’un magasin très bien fourni de meubles de toutes espèces dans le nouveau goût, commodes, secrétaires et autres ouvrages d’ébénisterie, feux, bras et pendules dorés d’or moulu, pendules à bases de marbre blanc, glaces, lustres et ouvrages de la Chine, en vaisseau et châteaux de nacre de perle.
Devant l’afflux des commandes, il se fait aider à son tour par d’autres ébénistes (dont Topino, Evalde ou Denizot) et devient l’un des principaux négociants de Paris. Peu à peu, Boudin délaisse ses propres fabrications pour ne proposer à ses clients que les oeuvres de ses confrères, d’où la double estampille trouvée sur de nombreux ouvrages (Tuart, Letellier, Dubois, Gilbert, Vié, Topino, Cordié, Birklé, Macret, Latz, Chevallier, Evalde, Fléchy, Péridiez) . Mais on remarque également des meubles avec la seule estampille de Boudin qui ne sont pas de la main de Léonard mis bien fabriqués par ses confrères.
Salverte qualifie Boudin « d’âpre au gain » et cite plusieurs démarches entreprises par l’ébéniste pour contraindre certains de ces confrères au remboursement de créances parfois minimes.
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 2002
- Les ébénistes du XVIIIe siècle – Comte François de Salverte – Les éditions d’Art et d’Histoire – 1923
- L’estampille L’objet d’art – Patricia Lemonnier – Faton- juin 1989
- L’essence du bois – Manuel d’identification macroscopique des bois du mobilier français – XVIe-XXe s Relié – Patrick Georges – Emmanuel Maurin – Marie-Christine Trouy-Jacquemet – Dominique Bouchardon – Editions du Patrimoine – 2020
Le travail de restauration sur cette commode à consisté à retirer l’épais vernis cellulosique qui avait jauni et dévoilai une multitude de maquilles disgracieuse. La plupart des bouchages ont été repris et les manques ont été restitué par du placage de satiné scié, raclé, poncé et mis à la bonne épaisseur en contre parement avant collage à la colle chaude.
Les greffes ont ensuite été oxydées et les retouches de perces ont été effectuées à l’aquarelle. La commode a enfin été vernis au tampon incolore. les bronzes ont été redoré par la maison ARTE.
Pour voir les restaurations précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/