Restauration d’une table de salon d’époque transition (1750-1774) en placage de satiné estampillée de Pierre Garnier (vers 1726-1800).
D’origine parisienne, fils du maître ébéniste François Garnier, Pierre Garnier obtient sa maîtrise le 31 décembre 1742. En contradiction avec son père, François abandonne le Faubourg Saint-Antoine pour la rue Neuve-des-Petits-Champs, près de la place Vendôme. Sa clientèle se compose de marchands comme Léonard Boudin et pierre Migeon, mais surtout de grands riches du royaume tels que Louis Georges Erasme, maréchal de France, la duchesse de Mazarin ou encore le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour à qui il livre de nombreuses commandes. Les Petites Affiches du 11 germinal an VIII annonçaient la vente après décès de son fonds d’ébénisterie, rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 462. Le journal ajoutait : « On n’entrera pas dans le détail des effets du cit. Garnier, connu depuis 50 ans par la bonté de ses constructions : tout éloge serait superflu».
Constat d’état
A son arrivé à l’atelier cette table présentait quelques manques de placage sur les chants des pieds et de la tablette basse, ainsi que sur le plateau. Le placage du côtés gauche et de l’arrière des traverses était quasiment entièrement décollé et il y avait quelques « cloches » sur la façade du tiroir et de la traverse avant. L’ensemble du meuble ainsi que les bronzes était fortement encrassé et taché.
La restauration
Les placages du côté gauche et de l’arrière ont donc été déposés puis recollé à la colle chaude. Cette opération ma permis de mesurer les traces de fer à dent en contre parement.
La mesure des stries du rabot à dents ou « à breté » pour une largeur de 2 centimètre permet de dater approximativement l’époque d’exécution du meuble. Généralement on aura, au 18ème siècle : 11 à 12 dents jusqu’en 1760 à peu près, à Paris et dans les grands centres. 14 à 16 de 1760 à la fin du siècle, dans les mêmes lieux. Dans les villes de moindre importance, les fers à large dentelure sont conservés au moins jusqu’en 1800. Actuellement, le fer des rabots à coller comporte de 18 à 20 dents pour 2 centimètres.
Les manques de placage de satiné ont été restitués avec du placage neuf scié, raclé et poncé avant le collage afin de ne pas avoir à poncer la surface du meuble dans le but de conserver la patine et le passage du temps. Il ont ensuite été oxydé puis un vernis tampon incolore à été appliqué. Les bronzes ont été nettoyé au bois de panama. Félicitation à clémence pour ce beau travail.
Pour voir les restaurations sur précédentes : https://ebenisterie-mathieuvath.fr/en-ce-moment-a-latelier/
Vous pouvez retrouver ce meuble chez Etienne Thuriet Antiquaire