Cartel Louis XV au c couronné

Ebénisterie Mathieu Vath
Ebénisterie Mathieu Vath
Avant restauration

Voici quelques images de la restauration d’un cartel que certains ont eu l’occasion d’apercevoir en cours de travail lors du salon Mans’Art cette année. Ce cartel d’époque Louis XV est en marqueterie d’écaille de tortue et de laiton et le bâti est en chêne. Les bronzes portent le poinçon du C Couronné.


Le C couronné

C’est un édit de 1745 qui fait obligation aux bronziers de frapper leurs ouvrages d’une petite lettre distinctive, un C surmonté d’une couronne, les soumettant ainsi au règlement d’une taxe. Celle-ci s’appliquait aussi bien aux objets qu’aux meubles qui en étaient ornés.

Il s’agit d’une marque sanctionnant un impôt payé sur les bronzes et les cuivres entre 1745 et 1749. Comme toute taxe, elle est largement impopulaire et l’on ne compte pas les nombreux procès opposant les artisans aux agents de l’État. Et pourtant l’édit de février 1745 est formel : il s’applique à « tous les ouvrages vieux et neufs, de bronze, de cuivre pur, de fonte, de cuivre mélangé, forgé, moulu, battu, plané, gravé, doré, argenté et mis en couleurs, sans aucune exception ».

Chaque artisan doit se rendre au bureau de la marque au « cul-de-sac des Bourdonnais », dans le quartier des Halles, pour y faire insculper le poinçon et s’acquitter de la redevance. Un détail qui a de l’importance : nous sommes à l’époque de la guerre de succession d’Autriche et les besoins militaires sont alors pressants. En février 1749, la paix d’Aix-la-Chapelle est signée et quelques personnalités notent alors la « suppression des petits impôts nouveaux ».

Mais en attendant, le poinçon doit figurer sur tout travail de métal cuivreux exécuté ou vendu durant ces quatre années. Le texte précise également qu’il concerne « tout ouvrage vieux ou neuf ». Il est donc possible de le trouver sur des pièces antérieures à 1745. Il suffit pour cela que l’objet soit soumis à une nouvelle couche de dorure ou qu’il passe dans le commerce au cours de ces quatre années. Tel est le cas de certains meubles d’André-Charles Boulle, d’époque Louis XIV, mais dont le succès s’est prolongé. Il est donc possible de le rencontrer sur une œuvre antérieure à 1745, même si cela est rare.


Bibliographie
  • « Les Bronzes dorés français du XVIIIème siècle » Pierre Verlet – Picard Editeur – 1987
Ebénisterie Mathieu Vath
C couronné

Constat d’état

Un classique pour un cartel en marqueterie Boulle. Beaucoup de manques de laiton et d’écaille de tortue. Et bien sûr la totalité des laitons se décollent. Les bronzes quant à eux sont en très bon état de conservation.

La restauration

Fort heureusement pour moi, après une petite séance de puzzle, une grande partie des éléments de laiton du fond ont retrouvé leur place. Il ne me restait donc plus qu’à compléter les manques d’ébène. Pour les manques de laiton et d’écaille du cul-de-lampe et de la caisse, ils ont été restitués et, gravé si besoin. L’ensemble des marqueteries ont été recollées par infiltration de colle sous vide et adjonction de colle de poisson si besoin.

Ebénisterie Mathieu Vath
Après reconstitution du puzzle

Pour finir un mastic colle à été appliqué puis ce cartel a été vernis au tampon incolore. Les bronzes ont été nettoyés à la vapeur d’eau déminéralisée.

Ebénisterie Mathieu Vath
Après restauration

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *