Restauration d’une poudreuse, aussi appelée table de toilette, du dernier quart du XVIIIe siècle et estampillée G.JACOB et JME. Ouvrant par deux tiroirs en ceinture, elle est surmontée d’un marbre blanc de Carrare entouré d’une galerie ajourée en laiton. L’ensemble repose sur quatre pieds fuselés en acajou massif se terminant par des sabots à roulette intégrée. Les traverses en chêne massif sont quant à elles plaquées en acajou.

Georges Jacob (1739-1814)
Georges Jacob, né le 6 juillet 1739 à Cheny dans l’Yonne, est issu d’une famille de paysans. Très jeune, il quitte sa région natale pour Paris où il apprend la menuiserie en sièges dans l’atelier de Jean-Baptiste Lerouge. Il est aussi marqué par le style novateur de Louis Delanois, pionnier du néoclassicisme dans le mobilier. En 1765, à 26 ans, il est reçu maître menuisier en sièges, ouvrant son propre atelier rue Meslée, au cœur du quartier des artisans du meuble.
Rapidement, Jacob s’impose comme l’un des artisans les plus talentueux de son temps. Ses sièges, fauteuils, lits et consoles séduisent la cour royale et l’aristocratie. Il devient l’ébéniste de prédilection de Marie-Antoinette, du comte d’Artois et du comte de Provence (futur Louis XVIII), pour lequel il est nommé « ébéniste ordinaire » en 1781.
Son style évolue avec l’époque : il introduit l’acajou dans la fabrication de sièges, inspiré de la mode anglaise, et adopte pleinement le néoclassicisme. Ses créations se distinguent par des lignes droites, des proportions élégantes et des décors sculptés inspirés de l’Antiquité : guirlandes, perles, palmettes, têtes de lion ou frises grecques. Ses meubles allient solidité, confort et raffinement, ce qui les rend particulièrement recherchés.
La Révolution française bouleverse sa clientèle aristocratique, mais Jacob parvient à maintenir son activité grâce à sa réputation et à l’excellence de son atelier. En 1796, il prend sa retraite et transmet l’affaire à ses deux fils, Georges II et surtout François-Honoré-Georges Jacob, connu sous le nom de Jacob-Desmalter. Ce dernier deviendra le grand fournisseur de mobilier de Napoléon Ier et de l’Empire. Après la mort de son fils aîné, Jacob sortira brièvement de sa retraite pour épauler l’atelier familial.
Georges Jacob s’éteint à Paris le 5 juillet 1814, la veille de ses 75 ans. Par son talent et celui de ses descendants, il a fondé une véritable dynastie d’ébénistes, dont le nom est resté attaché aux styles Louis XVI, Directoire et Empire. Ses œuvres, conservées aujourd’hui dans de nombreux musées et collections, témoignent de l’excellence du savoir-faire français du XVIIIᵉ siècle.

La restauration
Ce meuble a fait l’objet d’une restauration en conservation. Les placages ont été stabilisés par réhydratation de l’adhésif et apport de colle protéinique. L’allègement et le nettoyage des surfaces ont été effectués à l’aide d’un solvant adapté, en veillant à préserver l’oxydation du bois. La protection de surface a été conservée et reprise à la gomme laque incolore.
Avant restauration





Après restauration



